Paroles : Perdu les mots (instru. Rude Kid/Daga Beatmaker)
901 crew – Triple diptyque (morceau 03/05)
Perdu les mots (instru. Rude Kid/Daga Beatmaker)
Paroles :
Premier projet, sale tentative,
Perdu les mots quand il s'agit d' écrire !
Vif et furtif comme un low kick,
Délire classique, deux reufs chétifs !
Y a pas qu'la prod que j'prends sur le ring :
Crochet du gauche et j’perds mes rimes !
Sourire d'la miss : oh que c'est beau !
J'ai plus de rimes donc j’en perds les mots !
J'sais pas gérer la moitié d'ma vie,
On m'a souvent dit d'ouvrir un dico,
Vas-y champion j'retiens tes consignes,
J'sais même pas lire, j'me l'note en mémo !
Pas d'potes, 901 crew, duo solo…
Stop ! Stop ! Ceux qui papotent,
M'parle pas d'rap game,
Pas d'fame, ceau-mor hardcore, mixage réglo, aaah !
Prod qui t'dénuque…
La vison floue…
Bière tiède sans bulle…
Gros qu’es-tu fous ?! Rallume, rallume…
L'cul du pétou…
J'en fais un d'plus…
901 crew !
Perdu les mots, bafouille de fonce-dé,
Tellement défonce-dé qu'j’arrive même plus à l'dire !
Coup d'couteau dans l'dos,
Bande d'enfoirés,
J'pense que maintenant y m'reste plus cas en rire..!
Perdu les mots, d’vant les condés,
Quand l'ffe-gra m'emmène cash en justice,
Mon reuf m'a dit : « t’as tout niqué ! »,
Déso mon gros j'étais toujours sous tise !
Plus qu'neuf cents projets sur le compteur,
T'avales ta langue comme un épileptique,
9Z la trique, big up aux bosseurs,
Pète ta garbiche avec ta 8°6 !
Promis j'arrête, promis j'me calme !
J't’arrête tout suite, faut pas qu'tu rages !
T'écoutes en cachette, ça c'est d'la balle !
« Triple diptyque » : projet trop sale !
Perdu les mots comme si ma reum m’avait fonce-dé au Scrabble,
Perdu les mots comme mon reuf trop fonce-dé avec ses srabes !
Perdu les mots comme mon reup si les cances-va n’existaient pas,
Perdu les mots comme si ma rœuss ne s’indignait pas !
J’suis complétement du-per comme les mots d’un loup-garou d’Thiercelieux
Qui s’fait cramer, sait pas mentir et reste silencieux.
Muet comme un ultras qui s’fait péter pour un craquage,
Tu sais en GAV l’silence est d’or pour éviter l’carnage !
J’me sens parfois comme tous les poètes d’la modernité,
De Charles Baudelaire à Yves Bonnefoy, pas d’mondanité,
Ni d’banalité, ne plus avoir les mots pour dire…
Problème récurrent quand le langage ne fait que s’appauvrir !
Ouvrez ! Ouvrez ! Les mots veulent sortir comme chez Nathalie Sarraute
Y a sonne-per ! Lance un avis d’recherche et j’pars en maraude,
Refaire le monde à coup d’épanorthoses comme Philippe Jaccottet,
Pas l’lexique de Solaar mais toujours l’dico à côté !
Les phrases, les mots, les lettres… Désagrégation !
J’discute avec les autres, avec moi-même, qui a une solution ?
Dois-je faire comme Alexandre chez Théo Angelopoulos ?
R’tourner mes poches trouées pour acheter des mots à un gosse !
Calme, attentif, concentré, j’l’ai été, rue René Descartes,
Troquer des mots avec des inconnus pour rebattre les cartes !
Attablé au troquet, il est minuit, faut filer flâner,
Bibliothèque à ciel ouvert, tels sont les quais, jamais fanés !
Les mots ça va, ça vient… Aléas du langage !
Parfois c’est l’opulence, parfois vaut mieux plier bagage !
Anéantir la langue comme Sam Beckett dans L’Innommable ?
Très peu pour moi car chaque désert reste surmontable !
Perdu les mots comme si ma reum m’avait fonce-dé au Scrabble,
Perdu les mots comme mon reuf trop fonce-dé avec ses srabes !
Perdu les mots comme mon reup si les cances-va n’existaient pas,
Perdu les mots comme si ma rœuss ne s’indignait pas !
© & ℗ 901 crew / Studio 9Z1doublezéro / Galère records.